
La récente découverte d’une mafia des billets « 𝐒𝐭𝐚𝐟𝐟 𝐓𝐫𝐚𝐯𝐞𝐥 », impliquant des détournements estimés à près de 𝟐𝟎𝟎 𝐦𝐢𝐥𝐥𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐝𝐞 𝐅𝐂𝐅𝐀, relance les interrogations sur la gestion d’Air Sénégal. Ce système frauduleux, visant des billets destinés au personnel, aurait permis leur revente sur le marché noir via des circuits occultes, sans que la compagnie en voie la couleur. Une situation inacceptable pour une entreprise qui porte l’image du Sénégal.Le nouveau Directeur Général, El Hadji Tidiane Ndiaye, a pris une décision forte en portant plainte et en enclenchant des arrestations. Cependant, cela suffit-il à espérer une transformation durable ? Revenons sur trois points essentiels :𝙋𝙤𝙪𝙧𝙦𝙪𝙤𝙞 𝙘𝙚𝙨 𝙛𝙧𝙖𝙪𝙙𝙚𝙨 𝙥𝙚𝙧𝙨𝙞𝙨𝙩𝙚𝙣𝙩-𝙚𝙡𝙡𝙚𝙨 𝙢𝙖𝙡𝙜𝙧𝙚́ 𝙡𝙚𝙨 𝙖𝙪𝙙𝙞𝙩𝙨 𝙥𝙖𝙨𝙨𝙚́𝙨 ?En 2022, sous l’équipe Philippe Bohn, et par la suite sous Ibrahima Kane, un audit avait déjà révélé un préjudice colossal de millions de FCFA. Les dysfonctionnements ont perduré et sont encore détectés après 2022 avec l’arrivée des nouvelles équipes Fall et Ndiaye ( 200 millions !? ). Cela démontre l’absence de mesures structurelles et d’un suivi rigoureux pour enrayer ces pratiques.𝙐𝙣 𝙤𝙧𝙜𝙖𝙣𝙞𝙜𝙧𝙖𝙢𝙢𝙚 𝙘𝙤𝙢𝙥𝙡𝙚𝙭𝙚 : 𝙪𝙣 𝙛𝙧𝙚𝙞𝙣 𝙖̀ 𝙡𝙖 𝙩𝙧𝙖𝙣𝙨𝙥𝙖𝙧𝙚𝙣𝙘𝙚 ?La multiplication des niveaux hiérarchiques et la dilution des responsabilités rendent difficile l’identification des maillons faibles. Une simplification de l’organigramme, couplée à une responsabilisation accrue des départements clés, semble indispensable.𝙐𝙣𝙚 𝙜𝙚𝙨𝙩𝙞𝙤𝙣 𝙘𝙤𝙢𝙢𝙚𝙧𝙘𝙞𝙖𝙡𝙚 𝙛𝙧𝙖𝙜𝙞𝙡𝙞𝙨𝙚́𝙚 : 𝙙𝙚𝙨 𝙚́𝙩𝙪𝙙𝙚𝙨 𝙙𝙚 𝙢𝙖𝙧𝙘𝙝𝙚́ 𝙗𝙞𝙖𝙞𝙨𝙚́𝙚𝙨 ?L’impact de la fraude sur la fiabilité des données de ventes est préoccupant, notamment pour les lignes stratégiques comme 𝐃𝐚𝐤𝐚𝐫-𝐀𝐛𝐢𝐝𝐣𝐚𝐧, récemment annoncée comme étant renforcée. Peut-on prendre de telles décisions sans s’assurer que les ventes enregistrées sont authentiques et non issues d’un système frauduleux ?𝘿𝙚𝙨 𝙨𝙤𝙡𝙪𝙩𝙞𝙤𝙣𝙨 𝙞𝙣𝙙𝙞𝙨𝙥𝙚𝙣𝙨𝙖𝙗𝙡𝙚𝙨 :Pour surmonter cette crise et éviter de futurs scandales, Air Sénégal doit engager des réformes profondes :• 𝐑𝐞𝐟𝐨𝐧𝐭𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐩𝐫𝐨𝐜𝐞𝐬𝐬𝐮𝐬 𝐢𝐧𝐭𝐞𝐫𝐧𝐞𝐬 : Audits réguliers et automatisation des contrôles pour limiter les manipulations humaines.• 𝐂𝐨𝐧𝐭𝐫𝐨̂𝐥𝐞𝐬 𝐢𝐧𝐝𝐞́𝐩𝐞𝐧𝐝𝐚𝐧𝐭𝐬 : Mettre en place une structure externe qui vérifie en continu la conformité des opérations.• 𝐑𝐞𝐧𝐟𝐨𝐫𝐜𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐭𝐫𝐚𝐧𝐬𝐩𝐚𝐫𝐞𝐧𝐜𝐞 : Publier des rapports financiers détaillés pour restaurer la confiance des parties prenantes et des usagers.Cette affaire est une énième alerte. Air Sénégal a l’occasion de transformer cette crise en opportunité pour instaurer des bases solides et devenir un acteur crédible en Afrique de l’Ouest. Mais cela nécessite un leadership ferme et une tolérance zéro envers la corruption.Et vous, pensez-vous que les réformes en cours permettront de restaurer l’image d’Air Sénégal ? Que faut-il pour en faire une compagnie exemplaire ?
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