Bonjour Mr Ebelle. Dites-comment est né le festival international du film panafricain de Cannes ?
Je suis Eitel Basile Ebelle Nguangué , Président Fondateur du Festival International du Film Panafricain de Cannnes. Je précise que je suis arrivé à Cannes, en 1999 et j’ai constaté qu’il n’y existait pas un évènement culturel africain. La création du festival est donc parti de ce fait, en 2004. J’ai bénéficié de l’appui d’une génération consciente à savoir : les générations Rasta et Afrobeat , sans oublier les valeurs Sawa du littoral du Cameroun, d’où je suis originaire qui nous ont guidé d’une certaine manière pour monter ce projet grandeur nature.Je voudrais également faire un clin d’œil aux belles âmes Azuréennes. Les Cannnois de tout âge, qui nous ont accompagné. Cela a renforcé notre foi et consolidé notre indépendance. Cela fait 20 ans que nous existons, mais ne bénéficions pas de subventions d’une institution publique ou privée. Les dons et la billetterie constituent la principale source de notre financement. Je suis un important donateur du Festival International du Film Panafricain de Cannnes. La liberté n’a pas de prix. La dette nous affaibli et nous rend dépendant. Nous avons donc dans notre fonctionnement décidé d’être indépendant !
Quelle catégorie de films , présente le festival et qui doit participer ?
Le festival est ouvert et à la portée de tous (la séance est à 5€) . Il ya une billetterie sur notre site internet www.fifp.fr
Il faut acheter son billet ou pass festival, son billet gala pour venir festoyer avec nous. FIFP expose des films panafricains sans distinction d’origine du Film ou du réalisateur . Le caractère Panafricain peut résulter de la réalisation , de la production, du lieu de tournage ou de l’acteur. Les Africains descendants du nord au sud ou de l’Est à l’ouest sont en » roue libre ». Leurs œuvres peuvent porter sur n’importe quel sujet. Les autres réalisateurs doivent obligatoirement avoir un élément panafricain.
Quel est l’objectif du FIFP ?
Notre objectif est de confronter toutes les œuvres afin que , le meilleur gagne. Cette confrontation artistique a pour seul but de faire progresser les réalisateurs Africains, en un mot le cinéma africain. Nous précisons que, la qualité du film ne porte pas uniquement sur les images mais aussi sur la manière dont l’histoire se raconte. L’originalité, la narration, l’esthétique, la musique , sont aussi importants. j’invite donc les réalisateurs qui sont en quelque sorte des fabricants de rêves , à produire de beaux rêves et non des rêves cauchemardesques : ils doivent quitter le misérabilisme et rendre la dignité dans la misère. Le réalisateur doit certes avoir un regard sans concession, mais avoir aussi du respect pour le public, qui n’a pas forcément envie de voir des clichés négatifs, des faits ou de l’Afrique qu’il présente au monde.
Nous voulons à présent, évoquer le » Prix Dikalo » avec vous !
Le meilleur des films de fiction , animation, expérimental, documentaire ( courts et longs métrages) reçoivent le prix Dikalo. Les Jurés ont donc la lourde tâche de décerner ce prestigieux prix . En dehors des films de fiction, les acteurs et actrices reçoivent aussi ce prix.
Il ya aussi « le Dikalo « du meilleur acteur/ actrice. Le Dikalo de la paix , est attribué par l’association nord-sud de développement ( Producteurs et Organisateurs du festival). Cette distinction récompense un film qui contribue à la paix mondiale.
Quelle est la particularité de FIPC par rapport aux autres festivals ?
Nous sommes le 1er festival panafricain en France et en Europe, et nous sommes sur la Croisette (rires). Nous ne surfons pas sur la vague de l’africanisme, comme un effet de mode. Nous avons imposé une marque ! Nous sommes totalement indépendants depuis 20 ans, sans subventions. En termes d’audience, nous sommes également satisfaits de notre parcours, mais le festival doit se renouveler tout le temps, car Cannes est un village international où les populations sont en perpétuelle migration d’où le besoin et l’obligation de s’adapter au mouvement.
Quel est le thème de cette 21e édition, baptisée Royale édition du Festival International du Film Panafricain de Cannes ?
Nous n’avons jamais choisi de thème pour permettre aux différents cinéastes de travailler librement : par contre nous souhaitons que cette édition 2024, soit celle de la victoire de la paix sur la guerre et sur l’oppression des peuples.
Peut -on résumer en quelques mots l’édition 2024 ?
Le public aura droit à des conférences et Master class les matins et des projections de fictions et documentaires les après -midi.Des expositions photos, peinture,art plastiques et visuel sont aussi au menu et avec un côté glamour (défilé de mode).
La talentueuse Italo-Camerounaise Sabrina Onana présentera le documentaire<< Je suis noire, je suis belle>>. La couleur de l’esclavage du martiniquais Patrick Beaucelin sera également proposé au public.
Côté films fiction, vous aurez le plaisir de découvrir » Les divorcés de Casablanca » de Mohamed Bensouda et Backstage de Ben Afef Mahmoud . Nous montrerons notre reconnaissance à travers notre hommage à feu Christian Lara , réalisateur Guadeloupéen décédé l’an dernier(2023). Notre rendez-vous entre l’Espace Marimar et l’Hotel Martinez sur la Croisette se tient donc rappelons le ; du 23 octobre au 27 octobre 2024. Beau spectacle à tous et à bientôt.Je vous remercie pour l’opportunité offerte par votre journal Africa 7.
Alain Martial
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