Press ESC to close

Suspension des signaux de certaines chaines de télévision par la TDS/SA : L’opérateur a tort

Plusieurs chaines de télévisions nationales dont Africa7 ont vu leurs signaux suspendus par la Télévision numérique terrestre depuis vendredi. Une situation qui vient s’ajouter à la polémique entre des éditeurs-diffuseurs et les autorités. Précisions d’abord que la TDS n’a pas vocation à récupérer des redevances. Elle n’a pas non plus vocation d’autoriser ou de couper des signaux.

Nous plaçons cette situation dans le registre des conséquences, des failles de la passation de l’analogique au numérique. Du CONTAN à la mise en place de la TDS, une mauvaise politique de la digitalisation et de l’intégration de TDS dans le numérique.

Nous y reviendrons plus tard sur la création et « l’autonomisation » de la TDS, bras technique du CNRA. Revenons sur l’actualité.

Après plus d’un an de longues discussions entre tous les acteurs, la TDS et les diffuseurs ont conclu de commun accord et signé, chacun individuellement « un contrat de diffusion » qui lie chaque télévision détentrice d’une convention d’exploitation de service audiovisuel à la TDS.

Les discussions ont démarré effectivement entre 2022 et 2023 sous la direction de Babacar Diagne ancien président du CNRA et Abdoulaye DIOP ancien Directeur Général de la TDS. Certaines conclusions ont été faites sous la direction de Nafissatou Diouf qui a succèdé à Abdoulaye DIOP. Les éditeurs ou leurs mandataires ont été tous et toujours présents dans toutes les réunions et rencontres. Le CDEPS a mené de main de maitre toutes les discussions et rendait compte à « ses membres » à travers des mailings liste et des groupes WhatsApp. Rien ne s’est fait à l’insu de personne. Tout a été préparé en amont et discuté avec le concentement de tous

Nous ( diffuseurs) avons à travers toutes les rencontres exprimé nos besoins et préoccupations qui ont été généralement pris en charge dans l’élaboration des contrats
Les contrats signés, l’ont été sur la base des statuts et de la nature des télévisions : nationales-commerciales, commerciales-locales et religieuses et sur la qualité de réception du flux envoyé par la source de diffusion ; SD ou HD
Les diffuseurs ont demandé et obtenu de la part du CNRA qui a convaincu la TDS d’accorder des faveurs et des facilitations avec un temps de grâce raisonnable et des échelons de paiement. Il est stipulé à travers nos contrats qu’en « contrepartie de la diffusion, pour un accès national, le client (diffusé en mode SD) paiera à TDS-SA, un montant de trois (03) millions de F CFA. Le paiement des frais de diffusion à TDS SA, se fera selon les modalités ci-après :
– de juillet 2023 à juin 2024, l’éditeur paie, mensuellement à TDS-SA, un montant d’un million de F CFA
– de juillet 2024 à juin 2025, l’éditeur paie, mensuellement à TDS-SA, un montant de deux (02) millions de F CFA ;
– à compter du mois de juillet 2025, l’éditeur paie, mensuellement à TDS-SA, un montant de trois (03) millions de F CFA.

Après trois belles années que nous (diffuseurs) avons signé nos contrats, peu sont ceux qui ont respecté scrupuleusement leur engagement et la TDS-SA continue à supporter les frais de diffusion au plan national et international avec une montée satellitaire couvrant une bonne partie de l’Afrique et toute l’Afrique de l’Ouest.

Pour un diffuseur de surcroit un directeur de télévision ou un éditeur, qualifier cette situation d’une volonté de l’Etat de fermer les médias ou de créer des chômeurs est synonyme de mauvaise foi. Si un media n’est pas en mesure de dire la vérité aux populations, je pose des questions sur sa raison d’être. Nous ne sommes pas plus citoyens que les autres. Soyons honnêtes avec nos compatriotes sur les informations que nous leur livrons

Pourquoi attendre que la TDS nous avertit par des « sommations » pour payer quand on sait qu’on doit payer depuis plus de trois ans. ? Pourquoi, à la place d’inonder nos médias par des chroniqueurs-accusateurs et des profanes du secteur, nous ne nous sommes pas organisés pour ouvrir directement des discussions sincères avec la TDS à travers le CNRA ?
Si nous continuons sur cette lancée, c’est la TDS elle-même qui va être suspendue par ses partenaires techniques. Ce sera le comble, le pir que les détracteurs de l’état visent

J’aime bien citer Thomas Sankara qui disait à ses pairs africains « les couteaux et les gourdins que nous achetons ne nous mènent à rien….. » mais la discrimination installée dans les médias par certains acteurs qui se prennent pour indispensables et immortels dirigeants, des politiciens encagoulés qui ne défendent que leurs intérêts personnels ne nous mène nulle part. Si nous devons en vouloir à un régime c’est n’est pas à celui du 24 mars 2024. Nous devons nous en vouloir qu’à nous-memes

Je ( Africa7) dois payer en tant que diffuseur Payons ou allons ouvrir des discussions sincères sur la base d’engagements que nous pouvons respecter : le media est une entreprise comme toutes les autres qui exercent des activités commerciales. La crise est dure et atroce pour nous tous mais elle ne doit pas être un tremplin pour manipuler et jeter le discret sur l’état ou ses dirigeants pour nos intérêts personnels
A travers notre ministère de tutelle, le CNRA et la TDS, l’Etat a l’obligation dans sa mission régalienne d’accompagner le secteur des médias, l’aider à s’auto-assainir d’abord et de le soutenir. Dure sera cette opération mais le résultat en vaudra la peine. Les médias en tant que délégataires de services publics ont l’obligation de se soumettre aux normes et aux règles du pays. Dans tous les pays du monde, les médias paiement des taxes, supportent des frais techniques et payent les impôts quel que soit le rôle qu’ils jouent ? Pourquoi le Sénégal doit être une exception à exonérer tous pour la presse ?

Ainsi dans un esprit de réconciliation et par des positions sincères, nous pourrons nous installer dans la voie d’un dialogue constructif qui nous mènerait collectivement à des collaborations bénéfiques et à des innovations concrètes. Nous n’avons pas raison.
Bunu bege jubal nak nan aw ci yonu jub ba pare
Allons payer
Alioune NDIAYE
PDG AFRICA7

Redaction Africa7

Africa7 est une chaine de télévision et une radio généralistes sénégalaises qui misent sur l’éducation la culture et le sport. Elles ciblent une population francophone et anglophone, en priorité les femmes et la jeunesse de l’Afrique, de sa diaspora. Africa7 propose une grille des programmes complète qui allie modernité et indépendance.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

@Africa7 sur Instagram
Ce message d’erreur n’est visible que pour les administrateurs de WordPress

Erreur : aucun flux avec l’ID 1 n’a été trouvé.

Veuillez aller sur la page de réglages d‘Instagram Feed pour connecter votre compte.