En dépit de l’interdiction d’une marche de l’opposition, des manifestants se sont rassemblés à Abidjan, avant d’être dispersés par les forces de l’ordre. Des interpellations ont eu lieu.
Une manifestation des partis de l’opposition ivoirienne, interdite le 10 octobre pour « maintenir l’ordre public », a été dispersée, ce 11 octobre, à coups de gaz lacrymogènes par les forces de l’ordre à Abidjan, ont constaté des journalistes de l’AFP.
Le climat politique est tendu dans le pays, notamment depuis que le Conseil constitutionnel a rejeté en septembre les candidatures des principaux opposants, dont celles de l’ancien président Laurent Gbagbo (2000-2011) et du chef de la première formation d’opposition, Tidjane Thiam.
Leurs partis avaient annoncé l’organisation d’une manifestation ce 11 octobre « pour la démocratie, la justice et la paix », interdite la veille par la préfecture d’Abidjan par « nécessité de maintenir l’ordre public. » Ce matin, plusieurs camions de policiers et de gendarmesétaient déployés devant l’église Saint-Jean de Cocody, lieu de rassemblement des manifestants.
À quelques dizaines de mètres de là, des petits groupes de manifestants appelaient à la démocratie et contestaient notamment la candidature à un quatrième mandat du président sortant Alassane Ouattara. Ils ont été dispersés par des tirs de gaz lacrymogènes et des dizaines d’entre eux ont été interpellés par les forces de l’ordre. « Alassane Ouattara n’est pas le choix des Ivoiriens. Nous ne sommes pas dans une démocratie, nous sommes dans un pouvoir dictatorial », a dit à l’AFP un militant venu manifester et qui a souhaité rester anonyme.
La campagne électorale doit durer 14 jours
Les cadres de l’opposition n’étaient pas visibles à la manifestation. Des journalistes ont été violentés par les forces de l’ordre qui ont saisi des appareils professionnels et effacé des images qu’ils contenaient.
À Blockauss, un village situé dans la commune de Cocody, d’autres manifestants ont été dispersés par plusieurs tirs de gaz lacrymogènes et plusieurs militants ont été interpellés. « Il y aura d’autres contestations », a lancé un manifestant sous couvert d’anonymat. Mais des manifestations étaient toujours en cours, par endroits, en fin de matinée à Blockauss.
La campagne électorale, pendant laquelle s’affronteront cinq candidats, s’est ouverte le 10 octobre pour une durée de 14 jours. Le président sortant Alassane Ouattara a ouvert sa campagne ce matin lors d’un meeting à Daloa, dans l’Ouest.
Quatre candidats d’opposition sont qualifiés pour affronter le chef de l’État sortant : l’ex-ministre du Commerce Jean-Louis Billon, dissident du PDCI, deux anciens compagnons de route de Laurent Gbagbo en rupture avec lui, son ex-épouse Simone Ehivet Gbagbo et l’ex-ministre Ahoua Don Mello, et enfin Henriette Lagou, déjà candidate en 2015.
(Avec AFP)























































































