Lors de la 56e Assemblée générale annuelle et du Sommet de l’Association des compagnies aériennes africaines, qui s’est tenu du 17 au 19 novembre 2024 au Caire, le vice-président de l’aviation a abordé la transformation et le développement de l’industrie aérienne en Afrique. Organisé par EgyptAir et soutenu par le gouvernement égyptien, cet événement a rassemblé des délégués de 60 pays, dont 20 PDG de compagnies aériennes africaines.
Sous le thème « Transformer et développer l’industrie aérienne en Afrique », l’événement a mis en lumière l’importance de la transformation des compagnies aériennes africaines. Vijay Poonoosamy, avocat et président du groupe Aviation de World Tourism Network, a dirigé le panel de clôture. Il a abordé les enjeux cruciaux du secteur à travers les questions : pourquoi, quoi, comment et qui ?
Pourquoi cette transformation est-elle indispensable ? L’aviation est un moteur puissant de croissance socio-économique, avec un effet multiplicateur important. Chaque dollar généré par l’aviation commerciale génère un dollar d’activités économiques connexes. À l’échelle mondiale, l’aviation génère plus de 6 millions d’emplois directs, indirects, induits et touristiques. Cependant, les compagnies aériennes africaines ne représentent que 2 % du marché mondial, ce qui freine l’impact positif de l’aviation sur notre continent. Une meilleure connectivité aérienne, en particulier intra-africaine, est essentielle pour stimuler le développement économique.
Quelles actions doivent être entreprises ? Les gouvernements et les compagnies aériennes africaines doivent travailler ensemble pour changer la réalité actuelle. Il ne s’agit pas de se résigner à ce qui ne peut être changé, mais de transformer ce qui est inacceptable. Une transformation holistique est nécessaire, basée sur une discipline financière, une excellence opérationnelle, des stratégies centrées sur le client, l’innovation et la numérisation à tous les niveaux. Des partenariats gagnant-gagnant entre compagnies aériennes africaines performantes et celles en développement pourraient également faciliter cette transformation.
Comment opérer cette transformation ? La clé réside dans l’intégrité et la bonne gouvernance. Les compagnies aériennes africaines doivent adopter des pratiques de gestion transparentes et axées sur la performance. Il est également impératif de travailler sur la réduction des obstacles à la mobilité, comme les droits de trafic, les restrictions de visas, et les infrastructures insuffisantes.
Qui doit prendre la tête de cette transformation ? Les gouvernements africains, l’Union africaine, la Commission africaine de l’aviation civile et l’Association des compagnies aériennes africaines ont un rôle crucial à jouer. Ils doivent faciliter les réformes nécessaires pour permettre à l’aviation civile et aux compagnies aériennes africaines de se développer. Il est également important de sélectionner les bonnes personnes pour les bonnes raisons, afin d’assurer une gestion efficace et stratégique du secteur.
Un exemple positif à suivre ? Certains pays africains, comme le Rwanda avec sa compagnie RwandAir, montrent qu’il est possible d’adopter une approche ambitieuse et structurée pour le développement de l’aviation. De même, les initiatives comme le programme Open Skies de l’Union africaine offrent des perspectives encourageantes pour l’intégration du marché aérien africain.
Conclusion La transformation du secteur aérien africain est essentielle pour libérer le potentiel de notre continent. En supprimant les obstacles réglementaires et en adoptant une gouvernance rigoureuse, les compagnies aériennes africaines pourront enfin décoller et bénéficier des formidables avantages économiques de l’aviation. C’est une mission collective qui nécessite l’implication de toutes les parties prenantes : gouvernements, compagnies aériennes, prestataires et partenaires commerciaux.
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