C’est un secret de Polichinelle : l’ancien président Macky Sall est dans le viseur des nouvelles autorités. Retiré au Maroc depuis son départ du pouvoir, le quatrième chef d’État du Sénégal voit les mailles du filet judiciaire se resserrer autour de son entourage… et désormais sur lui-même.

Après son beau-frère et ex-ministre Mansour Faye — récemment libéré provisoirement —, c’est au tour de son fils aîné, Amadou Sall, d’être visé par une enquête pour blanchiment de capitaux et association de malfaiteurs, sur la base d’un rapport de la CENTIF.
Et l’affaire prend une tournure plus familiale encore : Aliou Sall, frère cadet de l’ancien président, est entendu par la Division des investigations criminelles (DIC) pour des faits similaires.

L’étau judiciaire n’est plus qu’à un pas de Macky Sall lui-même. Son régime est accusé d’avoir truqué les chiffres des finances publiques et d’avoir réprimé dans le sang les manifestations de 2021 à 2024, faisant plus de 80 morts selon certaines sources.
Un cadre du nouveau régime, Fadilou Keita, patron de la Caisse des Dépôts et Consignations, a même haussé le ton : «On le poursuivra pour haute trahison et on l’arrêtera », a-t-il martelé.

Mais l’ancien président n’entend pas se laisser faire. Depuis son exil marocain, il prépare la riposte.
Dans deux courriers datés du 7 octobre, publiés par L’Observateur, son avocat français Pierre-Olivier Sur a adressé des demandes officielles au ministre des Finances Cheikh Diba et au président de la Cour des Comptes, Mamadou Faye. Il réclame la communication du rapport de l’Inspection générale des Finances (IGF), document transmis à la Cour en septembre 2024 et ayant servi de base au rapport explosif sur la gestion des finances publiques entre 2019 et mars 2024.

Selon Me Sur, la Cour aurait travaillé « hors règle du contradictoire », sans même consulter les responsables de l’époque.
L’équipe d’avocats — composée de juristes français et sénégalais — exige aussi le premier rapport provisoire et les lois de règlement qui valident l’exécution du budget, afin de « rétablir la vérité » sur la gestion financière de l’ancien régime.

Déterminé à laver l’honneur de son client, Me Sur assure avoir mobilisé des experts en finances publiques pour décortiquer la dette et démontrer, dit-il, la part de manipulation politique dans ce dossier.

Walf