Le secteur minier sénégalais connaît une progression spectaculaire, avec une hausse de 325 % de la production entre le premier trimestre 2024 et la même période en 2025. L’annonce a été faite jeudi par le ministre de l’Énergie, du Pétrole et des Mines, Birame Soulèye Diop, lors des journées portes ouvertes du secteur, tenues à l’Université Iba Der Thiam de Thiès.

Thiès, première région minière du pays, reste en tête en matière de production et de contribution budgétaire, selon le dernier rapport de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (Itie).

Mais derrière cette embellie, des dysfonctionnements persistants ternissent le tableau. Un audit national a révélé que 94 % des dossiers examinés étaient non conformes. Sur 848 sites visités, 228 ont été identifiés comme clandestins, et 275 titres miniers jugés inactifs. Les irrégularités vont du non-respect des études d’impact environnemental à l’absence de plans de réhabilitation des zones exploitées.

Face à cette situation, le ministre a mis en avant les efforts de régularisation en cours. Le taux de conformité, qui plafonnait à 6 % lors de la première commission de délivrance de titres, a atteint 66 % lors de la huitième. Une amélioration qu’il attribue à une prise de conscience progressive des opérateurs et à un suivi rigoureux de l’administration.

Birame Soulèye Diop a également insisté sur la nécessité d’impliquer les communautés locales dans les projets miniers. « Le premier défenseur d’un projet minier doit être la population locale qui vit à côté de la mine », a-t-il déclaré, soulignant l’importance de l’acceptabilité sociale pour garantir la viabilité des investissements.

Enfin, le ministre a réaffirmé la volonté de l’État de concilier développement économique, encadrement strict et respect de l’environnement, en accompagnant les entreprises vers la conformité réglementaire. 

Igfm