
L’empire s’est effondré. Lélé Fouli Fak Ndiaye le dernier empereur politique du Djolof semble avoir rangé ses armes. Il s’est retiré ( pour le moment) de la course aux suffrages. Ainsi Aly Ngouille Ndiaye amorce progressivement sa retraite politique laissant l’espace à ses deux jeunes « frères » adversaires qui doivent s’affronter entre Linguère et Dahra terrains les plus propices aux voix. Les élections législatives prochaines du 17 novembre confirmeront un nouveau leader au Djolof : El Malick Ndiaye ou Samba Ndiobène Ka
La bataille est proportionnelle aux défis. D’une part Samba Ndiobène Ka tête de liste de la coalition « Takku Wallu Sénégal» est dans l’obligation de démontrer à ses frères et partisans qu’ils ne se sont pas trompés de l’avoir élu à la mairie de Dahra mais il doit aussi convaincre les sceptiques. « Samba » est né dans la politique mais il a mis beaucoup de temps pour s’affirmer et marquer son terrain. Il a grandi sous l’ombre socialiste, mûri sous les couleurs marron-beiges et devra prendre son destin en main
D’autre part la nouvelle vedette El Malick NDIAYE qui attire les « soutiens » (terme remplaçant la transhumance) doit lui aussi conquérir le département et confirmer par la coalition PASTEF dont il est la tête de liste, qu’il est celui qui doit sortir le Djolof de la léthargie
C’est une bataille rude pour qui connait le Djolof, des défis qui cachent d’autres luttes et règlements de comptes politiques. Le ministre des Infrastructures et des Transports terrestres et aériens, El Malick Ndiaye peut compter sur sa coalition PASTEF à laquelle il reste un élément déterminant et influent. « Malick » a toujours le sourire aux lèvres mais c’est un gladiateur courageux, un provocateur en politique. Il communique bien et ne tourne pas en rond. C’est la nouvelle stars du Djolof qui attire et aiguise les ambitions
Samba Ndiobéne Ka, ancien ministre de l’élevage et du développement communautaire qui se présente pour l’Alliance pour la République (APR) est en terrain connu. C’est un ingénieur qui chasse à l’affût comme son mentor politique Macky Sall avec le soutien duquel il a toujours fait face à Aly Ngouille et a contribué à la chute notoire de l’ancien ministre de l’intérieur. Le relativement jeune Moussa Sow de la COJER est aussi un soutien de taille puisqu’il est sur la liste nationale de Takku Wallu
La montée de nouvelles figures politiques comme El Malick Ndiaye de PASTEF en compétition avec des leaders de l’APR montre que le paysage politique est en pleine transformation, avec des enjeux plus diversifiés. Le PAI, l’URD, le PDS ou le PIT ce sont longtemps éclipsés
Jadis, le Djolof a une longue tradition politique ancrée dans le socialisme. Historiquement, cette région a été un bastion du Parti Socialiste (PS) du Sénégal. Pendant des décennies, le PS, sous la direction de figures comme Daouda Sow et Djibo Leyti Ka, a dominé la scène politique notamment dans le monde rurales. D’ailleurs tous ces nouveaux leadeurs ont une formation politique socialiste parce que nés de parents acteurs dans ce parti
Le PS a construit une base électorale solide dans cette zone grâce à ses politiques en faveur de l’agriculture, des infrastructures rurales et de la redistribution des ressources. Une bonne source d’inspiration, un héritage concret pour les nouvelles autorités. Cependant, ces dernières années, d’autres formations politiques, telles que l’APR de Macky Sall et le PASTEF de Ousmane Sonko, ont gagné du terrain, rendant le Djolof une région politiquement compétitive. L’engagement des jeunes qui a révolutionné la vie politique au Djolof est plus visible sous Djibo Leyti Ka qui avait à ses côtés entre autres jeunes influents de l’époque Alioune Dia maire de Mbeuleukhé, Idrissa Diop maire de Labgar ou Gory Ba le maire de Mboula pour ne citer que ceux-là. L’arrivée de nouveaux courants, la mort de l’URD et la montée en puissance de Aly Ngouille Ndiaye en 2012 avaient bouleversé le champ politique et libérer le jeu.
Aly Ngouille Ndiaye qui s’est retiré de la course n’ a pas dit son dernier mot. Sa position d’influenceur n’est pas à négliger si vraiment au niveau des statistiques il pèse. « Aly » comme l’appellent ses parents du Djolof, n’abandonne jamais sa cible, il n’abdique pas tant qu’il lui reste du souffle parce qu’il n’aime pas les défaites. Il change de stratégie même s’il marche face au vent. Reste à savoir, vers qui son soutient ira. Sa neutralité ne ferait qu’apaiser la situation
Avec la nomination récente de l’inspecteur Idrissa Samb comme administrateur du Fonds de Garantie Automobile, PASTEF peut aussi compter sur le soutien du stratège doyen Habib Sy qui avait rejoint la coalition Diomaye président lors de la présidentielle. L’actuel président du conseil d’administration de la société nationale d’électricité (SENELEC) et ancien maire de Linguère est un homme politique très stratégique, un administrateur calme mais ferme sage qui garde encore sa base à Linguère
Des ressortissants du Djoloff sont à la tête de certaines directions ou sont nommés conseillers au ministère dirigé par El Malick Ndiaye. Même si on ignore leur base politique dans le département, force est de constater que ce sont des jeunes et intellectuels très influents au niveau de la jeunesse.
Les deux parties se partagent une diaspora diversifiée mais patriotique du territoire et influente aussi au bercail.
Quels que soit les résultats, évitons la dislocation du Djolof. Mon terroir est la mère, meilleure patrie
Bonne campagne électorale sans haches ni couteaux
Alioune NDIAYE /DG AFRICA7
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